Appeau à corbeau et camouflage

Il est aussi efficace d’utiliser un appeau à corneilles. Avec un peu de pratique, il est possible d’attirer l’attention des corneilles sur les leurres avec un appeau. Il est nécessaire d'être bien camouflé ; il ne faut pas oublier qu'elles voient le chasseur d'en haut et il n’est donc pas toujours suffisant de se cacher. Après avoir eu du succès dans un endroit, on peut s'attendre à ce que les corneilles volent ailleurs pendant un certain temps ; il faut donc observer à nouveau leurs déplacements. C’est une forme de chasse très passionnante et stimulante, une chasse au faible coût, car nombreux sont ceux qui aimeraient voir la population de corneilles diminuer, pour protéger la faune en général.

DES OISEAUX NOIRS ET UN CHIEN ADULTE

La corneille est un combattant rusé ! Elle n'est pas une victime facile, qui se laisse berner par des tours faciles ou tirer au fusil de chasse dans n’importe quelle haie. Il ne faut pas croire que l’on est digne d’une corneille. Le chasseur de corneilles doit mériter sa proie. Souvent, on se sent inférieur dans le combat, mais on est juste un pauvre perturbateur dans leur environnement quotidien et dans la nature, où rien n’est laissé au hasard ! Une semaine avant le début de la chasse, je construisis une cache constituée d'un filet de camouflage recouvert de branches attachées et de feuilles des arbres et des buissons à proximité. C'était une belle vieille ferme peinte en jaune, qui était passée de génération en génération à travers les siècles. Le fermier était lui-même un chasseur, et il voulait protéger ses perdrix, raison pour laquelle il m’autorisa, avec un ami, de nous positionner dans le pré pour surprendre les corneilles. Ce fut une journée fructueuse, nous sommes revenus chacun avec une bonne poignée d'oiseaux. J’étais dans ma cache avec mon vieux chien, car ce n'était pas une chasse pour un jeune chien qui doit apprendre à apporter. Une corneille touchée à l’aile est une bête furieuse pour qui il n'est pas trop tard de se servir du bec. Si c’est la première rencontre du jeune chien avec le monde des oiseaux, il perdra rapidement confiance en lui-même et se détournera à l’avenir des êtres à plumes. Par contre un vieux chien peut maîtriser une corneille folle et rusée, qui reconnaît amèrement sa défaite. Quelques jours plus tard, je voulus retourner à cet endroit, mais cette fois les plus rusées, c’étaient les corneilles. Il n'y en avait aucune. Elles restaient à bonne distance et ne devaient rien risquer ! Elles avaient su qu'il y avait du danger dans le coin du champ ! On pouvait les entendre passer le message à la cimes des arbres. Un profond grognement de corneille résonnait dans le vallon, pour raconter ma présence et ma conduite. Il y a une charmante arrogance de la part d'un oiseau qui ne se laisse pas chasser immédiatement, et reste intouchable à distance. Un oiseau-spectacle fantomatique qui envahit lui-même les territoires des autres. On reste là dans la cache, complètement dépourvu - vous êtes pris en flagrant délit et vous vous sentez comme un garçon pris à voler des biscuits. Tous regardent fixement alors que la honte se répand. Alors, c'est comme ça avec les oiseaux noirs ; aux chasseurs et aux chiens d’ être plus malins ! C’est seulement lorsque nous rentrons tout penauds que les oiseaux font leur salut d'adieu.

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